Le Figaro Mis à jour le 06/11/2015 à 17:07Publié le 06/11/2015 à 09:03
Quelque 300 contrôleurs et 100 agents de la SUGE, la police ferroviaire de la SNCF ont été mobilisés jeudi sur le réseau Transilien. Crédits photo : THOMAS SAMSON/AFP
L’entreprise publique a mené jeudi plusieurs opérations de contrôle renforcé sur tout le réseau Transilien. Elle annonce un plan d’investissement de 49 millions d’euros pour lutter contre le phénomène.
Octobre avait été placé sous le signe de la pédagogie. Le ton a déjà sérieusement changé en novembre sur le réseau SNCF francilien. Jeudi, plusieurs resquilleurs l’ont appris à leurs dépens. De 7 heures à 19 heures, une opération «zéro fraude» inédite a été menée sur le tout réseau Transilien. Quelque 300 contrôleurs et 100 agents de la SUGE, la police ferroviaire de la SNCF ont été mobilisés pour l’occasion, et déployés à bord des trains ainsi que sur sept gares de la région. À cette occasion, la SNCF prévoyait de dresser environ 5000 procès-verbaux, une manne tout de même estimée à 100.000 euros. Gare de Lyon, où la salle d’échanges RER et métro a été littéralement bouclé, 214 PV ont été dressé jeudi soir, d’après RTL.
Une fois pris dans les mailles du filet, Les fraudeurs avancent tous une justification. «Je n’ai pas beaucoup d’argent en ce moment alors je n’ai pas rechargé mon passe Navigo en ce début de mois, confie l’un d’entre eux dans Le Parisien. C’est la première fois que ça m’arrive.» D’après l’entreprise publique, Le taux de fraude atteindrait 7,5 % en Ile-de-France. Sur les 3 millions d’usagers quotidiens, quelque 220.000 resquilleraient. «Un chiffre qui n’a pas d’égal en Europe», selon l’opérateur public. «Pour le Transilien, le manque à gagner annuel est de 63 million d’euros, soit l’équivalent de quatre rames neuves, s’indigne Alain Krakovitch, directeur de SNCF Transilien. C’est considérable, d’autant que ces chiffres sont sous-estimés puisqu’ils se basent sur les déclarations des voyageurs. Il fallait réagir.»
La SNCF entend aussi mettre les moyens. Elle a annoncé un plan d’investissement de 49 millions d’euros entre 2016 et 2019 pour lutter contre le phénomène. Le nombre de portillons de contrôle à l’entrée des gares sera augmenté: 14 nouvelles gares en seront équipées, dont la gare Saint-Lazare à Paris. Actuellement, 42 % des gares franciliennes en ont, ce qui représente 80 % du flux de voyageurs. De même, 400 nouvelles bornes de validation seront déployées, ainsi que des portillons plus larges pour laisser passer poussettes, vélos, fauteuils roulants. Un programme d’assermentation des agents en gare, qui informent et aident les voyageurs, est en cours. Ces agents volontaires viendront, courant 2016, renforcer les 800 contrôleurs d’Île-de-France. Enfin, la SNCF compte également améliorer ses outils de vente pour ne plus offrir d’excuses aux resquilleurs.
La lutte contre la fraude fait partie des mesures annoncées le 19 octobre, à l’issue du Comité national de la sécurité des transports. Les états civils et adresses des contrevenants pourront ainsi être communiqués par les administrations des finances et des organismes sociaux, tandis que le délit de fraude dit «d’habitude», qui était constitué à partir de dix contraventions sur un an pour défaut de titre de transport, sera désormais constitué dès cinq contraventions. Le coût annuel de la fraude dans les transports est estimé à 500 millions d’euros en France.
(Avec AFP)
Une opération zéro fraude?!! À quand une opération zéro retard?