Comme il a déjà été noté par des internautes, la situation s’est globalement améliorée ces derniers jours, et c’est ainsi que la SNCF envoie illico ses « accompagnateurs de trains », appelés par le vulgus pecum « contrôleurs ».
Je monte à Rambouillet à 8h15, dans une voiture où une opération de contrôle est en cours. Lorsque l’accompagnatrice me demande mon titre de transport, le distrait que je suis qui n’a pas pris le temps d’imprimer l’abonnement « Usager en grève » sur votre site tend à la dame une carte Navigo coupée en deux. Elle me dit : « Qu’est-ce que c’est que ça ? » Je lui rétorque : « Depuis des mois, le service est notablement dégradé : moitié du trafic assuré, demi-trains, donc demi-Navigo ! ».
Avec beaucoup de jugeotte, elle m’affirme que mon billet n’est pas valable. J’explique, quand elle m’en laisse le temps, que depuis octobre, nous endurons les suppressions de trains, le défaut d’information, des conditions de voyage déplorables, bref tout ce qui est bien connu et subi de vous tous.
Elle n’a qu’une réplique : « Soit vous me présentez un titre valable, soit vous payez 40 euros ».
Mais deux dames, montées auparavant, avaient présenté leurs faux-titres d’usagers en grève, et les brandissent de nouveau. Je dis donc à mon accompagnatrice que je suis comme ces personnes, que je fais grève de la présentation du titre de transport.
Argument rejeté : elle n’a jamais vu ça (tu m’étonnes !). Elle semble trouver davantage de valeur à une photocopie qu’à mon Navigo découpé. Et puis pour elle, je suis seul. Déjà, deux autres messieurs de la voiture viennent à mon secours, prolongent le débat sur la dégradation du service, à la fois récente mais aussi au regard des dernières années, très sensible.
Mais voilà l’assaut mortel de l’accompagnatrice : « Vous êtes monté à Rambouillet, prenez les omnibus ». Alors que les indicateurs prévoient des trains, les sud-Yvelinois doivent rogner sur le service auquel ils ont droit à l’achat de leur titre de transport.
De toutes façons, elle est fatiguée de discuter. Moi, je ne dois pas être fatigué d’arriver en retard au travail, aux réunions, de ne plus pouvoir prendre de rendez-vous médicaux que je manquerais, de perdre d’1/4 d’heure à 2 heures par jour, si ce n’est plus, de partager moins de temps avec mes proches…
C’est dommage, j’aimais bien discuter, je croyais naïvement que ces « incidents », répétés, remontés, pouvaient à la longue faire boule de neige, faire bouger leur hiérarchie, leur direction. « Non, me dit-elle, les rapports que nous faisons ne sont pas lus ».
Je suis seul, paraît-il, mais nous sommes 5 passagers du TER n°862472 à débattre avec elle et avec son collègue masculin, de Rambouillet à Versailles-Chantiers, soit 25 minutes (parce que nous ne sommes en sommes pas rendu compte, nous prenions… du retard !). Je suis seul, mais il y a une association, des articles de journaux, des reportages télévisés etc.
Si quelqu’un sait comment faire pour satisfaire cette accompagnatrice, à savoir que les clients-usagers s’adressent au service commercial (pour tomber sur une boîte vocale ? pour entamer une discussion entourés de policiers ferroviaires « quatre par quatre, armés jusqu’aux dents, prêts à bondir » ?), je suis preneur. Elle voulait que je prenne l’omnibus, que j’ajoute systématiquement 1 heure de transport quotidiennement, que je m’estime heureux d’avoir le choix, ce que n’ont pas les euréliens (je compatis très franchement – mais on pourrait aussi s’aligner sur les pays en voie de développement qui ont des voyageurs… sur les toits !), alors je lui ai conseillé, étant donné sa lassitude à recevoir des plaintes indues (alors qu’en l’occurrence, il n’a pas été émis un mot plus haut que l’autre de la part des voyageurs), de changer de métier. Elle aussi a le choix, après tout.
A Versailles-Chantiers, je lui ai montré mon Navigo valide (l’autre était un vieux désactivé). Bon courage à toutes et tous.