Les régions, en colère contre la SNCF, gèlent leurs subventions

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Le Monde.fr avec AFP | 17.02.2014 à 17h42 • Mis à jour le 17.02.2014 à 22h25

Le Nord-Pas-de-Calais s’est joint aux territoires qui ont décidé de punir la compagnie ferroviaire. | AFP/DAMIEN MEYER

Pour régler ses conflits avec la SNCF, le Nord-Pas-de-Calais s’est joint à la fronde des territoires qui ont décidé de geler leurs subventions à la compagnie ferroviaire. La région proteste contre la réduction des heures d’ouverture des guichets d’une douzaine de gares, une grogne qui prive l’entreprise de 110 millions d’euros (sur une contribution annuelle de 250 millions).

Les régions, qui consacrent chaque année 4 milliards d’euros à l’achat des trains régionaux, à l’infrastructure ou encore aux frais de fonctionnement de la SNCF, veulent désormais mieux équilibrer financièrement leurs relations avec l’exploitant des TER. « Elles revendiquent la responsabilité de fixer les tarifs, la pleine propriété des trains régionaux et le pouvoir de décision sur les services dans les gares régionales », écrivait dans un courrier en octobre Alain Rousset, président du conseil régional d’Aquitaine et de l’Association des régions de France.

Lire (édition abonnés) : Les relations se tendent entre les régions et la SNCF

Selon les informations d’Europe 1, six autres régions seraient ainsi entrées en rébellion. Toutes s’indignent des suppressions et retards de trains récurrents, notamment en Aquitaine, Lorraine ou encore Provence-Alpes-Côte d’Azur.

En Midi-Pyrénées, plusieurs élus ont décidé le 12 février de suspendre leur subvention au fonctionnement du transport ferroviaire de la SNCF, à la suite de suppressions de trains « devenues chroniques ». La compagnie, menacée de perdre près de 400 000 euros par jour, avait promis des mesures rapides pour améliorer ses services dans la région.

« UNE NOTION D’INTÉRÊT PUBLIC »

La directrice régionale de la SNCF, Odile Fagot, a justifié la réduction unilatérale des heures d’ouverture dans le Nord-Pas-de-Calais par la désaffection des clients, qui privilégient les abonnements – en ce qui concerne les TER – et les commandes par Internet – pour les TGV. Selon elle, la convention liant la SNCF et la région permettait à l’entreprise ferroviaire de prendre une telle décision, car « l’opérateur a une marge de manœuvre pour ce qui est de la distribution des billets ».

Le vice-président régional chargé des transports, Alain Wacheux, a rétorqué que les économies faites par la SNCF étaient faibles (« moins de 300 000 euros, selon notre évaluation ») en regard du préjudice porté aux clients avec un service désormais « illisible ». Quand les gares paraissent désertes, le risque est de « faire fuir non seulement les clients habituels, mais aussi les nouveaux clients potentiels », alors que la région entend favoriser les transports publics. « Nous trouvons que nous payons assez cher pour que soit introduite une notion d’intérêt public », a dit M. Wacheux, en soulignant le consensus sur ce point avec l’opposition de droite du conseil régional, dominé par le PS et ses alliés.

Le conseil régional, qui a déjà attaqué en justice la SNCF pour le prix du trajet Paris-Lille en TGV, a voté à l’unanimité vendredi en plénière une motion demandant à l’entreprise de mieux traiter le Nord-Pas-de-Calais, qui s’inquiète aussi d’une possible réduction des liaisons TGV Paris-Arras. Les deux parties s’apprêtent en ce moment même à renégocier la convention qui les lie pour le trafic des TER, l’actuelle arrivant à échéance à la fin de 2014.

Voilà qui devrait donner des idées à la région Centre…

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