L’opérateur de transports britannique Arriva veut concurrencer les TER de la SNCF en France dès 2016, en mettant en place des projets-pilotes ouverts aux opérateurs qui le souhaitent, sans attendre la libéralisation du transport ferroviaire de voyageurs prévue pour 2019.
Dans un rapport rendu public mardi 29 octobre, Arriva propose aux conseils régionaux – en charge du transport ferroviaire régional – de tester pendant deux ans la concurrence en matière de transport de voyageurs.
Le document a été remis à des responsables de commissions transports dans les Régions, au Parlement, et à des associations de voyageurs.
« On peut graduellement ouvrir le marché, sans attendre 2019 », date fixée par Bruxelles pour la libéralisation totale du secteur, a indiqué à l’AFP Keith Bastow, responsable du développement pour Arriva en France.
Un test de 2 ans pour commencer
L’opérateur, qui fait partie du groupe allemand Deutsche Bahn et est présent dans quinze pays européens, propose dans son rapport un calendrier pour une mise en service de ces projets-pilote fin 2016: définition des quatre projets courant 2014, avec les régions volontaires, puis appels d’offre, ouverts à tous les opérateurs ferroviaires, lancés début 2015.
Par ailleurs, plusieurs conditions doivent être réunies pour pouvoir lancer ces tests, notamment dans le domaine législatif. En effet, dans l’Hexagone, seuls le transport de marchandises et le transport international de voyageurs sont ouverts à la concurrence.
La durée de cette expérience sera de deux ans. Une concession ferroviaire dure entre sept et quinze ans, précise Arriva.
Selon Keith Bastow, il s’agit d’une « opportunité de voir ce qui se passe vraiment » lors de la mise en concurrence.
« Les autorités, les régions, les passagers, les employés du rail, la SNCF même, pourront voir quel en est l’impact. Cela permet de tester, avant de mettre en oeuvre les principes » d’une véritable concurrence, a-t-il ajouté.
La concurrence pourrait apporter jusqu’à 30% d’économies
Arriva ambitionne ainsi de « stimuler le débat », avec l’ensemble des parties prenantes, collectivités, opérateurs, syndicats, …
Pour l’opérateur, la mise en concurrence permet des économies pour les autorités organisatrices et les passagers, une amélioration du service et de la fréquentation, et un déblocage plus rapide et efficace de financements privés.
Le rapport publié par Arriva se fonde sur un document de travail de la Commission Européenne, qui avait estimé que la libéralisation du transport ferroviaire de voyageurs devrait permettre aux pouvoirs publics de réaliser entre 20 et 30% d’économies.
(avec AFP)