« Ce n’est plus possible ». Invité sur France 2, le président de la SNCF Guillaume Pepy, a jugé inacceptable les nouvelles méthodes de grève employées par les syndicats sur les lignes de banlieue du réseau Paris-Saint-Lazare. « Il est temps, a-t-il dit, de revoir les règles ». Les usagers de la SNCF ont fait les frais d’un nouveau style de grève dans le conflit de Saint-Lazare comme dans celui des conducteurs des TER de Nice, reconduit aujourd’hui.
Dans les deux cas, les agents ont inauguré la minigrève de… 59 minutes . Une pratique parfaitement légale.
Dans le cadre d’un préavis, les salariés des entreprises publiques sont libres en effet de faire grève la durée qui leur chante. Dès 2003, un arrêt de la Cour de cassation l’a confirmé. Concrètement, un cheminot qui fait grève plus de 3 h 30 se verra retirer une journée de salaire, une demi-journée s’il fait grève plus d’une heure mais son salaire ne sera amputé que de 55 minutes s’il fait grève moins d’une heure. Conséquence : une minigrève de 59 minutes lui fait perdre 20 € au lieu de 150 € pour une journée d’arrêt de travail. « La pratique n’est pas nouvelle mais elle risque d’être de plus en plus utilisée pour faire durer un conflit à moindre coût », explique Bernard Aubin, secrétaire de la fédération CFTC des transports.
Les effets pervers de la loi
« Les syndicats exploitent les failles de la loi d’août 2007 sur le service minimum », confirme un dirigeant de la SNCF. Explication : cette loi censée prévenir les conflits en favorisant le dialogue social autorise désormais les cheminots à rejoindre et quitter une grève à leur guise.
Sur le réseau Saint-Lazare, « des agents ont fait grève lundi et mardi, sont venus travailler mercredi avant de redébrayer vendredi », témoigne-t-on à la direction SNCF d’Ile-de-France. Difficile dans ces conditions de mettre en place des plans de transport. D’autant que des arrêts de travail de 59 minutes observés tôt le matin suffisent à perturber le service pour de longues heures. Bref, les effets pervers du service minimum font aujourd’hui le bonheur des syndicats et le cauchemar de la direction.
ce que je pense de SUD RAcaIL
en vers c'est plus poétique
La mise en mouvement ou l’arrêt de travail
Des deux le choix dépend si ça chauffe ou ça caille
Mais y’a pas de jours sans pour la lutte chez SUD RAIL
Et toujours tout le temps, pour nous c’est aye aye aye
Petit bouton au cul ? c’est l’arrêt de travail
la question est menue, une broutille, un détail ?
la cause est entendue, on se la joue canaille
plus de train au menu, bien fait pour la piétaille
le mal est plus profond ? on sort tout l’attirail
On vote la motion, on débat on pinaille
Le conflit tourne rond et ça piaille et ça piaille !
Le mouvement part à fond, sur les quais, la pagaille
Panneaux, pour nous les boeufs, écrits en petite taille
Vas les lire, en hébreu, en français ou en braille
En tout ce que tu veux, y’a plus un train qui vaille
Tu n’y vois que du bleu, tout le trafic déraille
dans nos culs ils la fourrent grosse et profond la paille
on est tous à la bourre, le quai se fait soupirail
on se sent aussi lourds que des ballots de paille
pendant que eux toujours ergotent et discutaillent
La merde qu’ils nous mettent, elle est de grande taille
Bombes et allumettes, ou plomb pour la mitraille
Un fusil à lunette, un marteau des tenailles
A tout la foule est prête pour broyer ces racailles
Ils nous poussent à la haine, nous mêlent à leurs chamailles
En otage, ils nous prennent, sur nos dos ils orpaillent,
Prêcheurs plein de bedaine, de leurs frocs se débraillent
et nous mettent à la peine, nous leurs malheureuses ouailles
le service minimum qui ferait bonne maille
se dilue dans le rhum, se perd dans les papayes
des ces méchants hommes qui nous narguent et ripaillent
nous prennent pour des pommes et nous privent de rail
le SUD chauffe les cerveaux que la cuisson entaille
de leurs meilleurs morceaux sans oublis et sans failles
laissant que des pruneaux sur des cervelles de caille
dilatant les ego au mépris de nos rail
Pour accommoder ces déchets, cette tripaille
A ce point faisandée, il n’y a que MAILLE qui aille
En grande quantité et avec beaucoup d’ail
Pour s’en débarrasser au fond de nos entrailles
signé: foudutrain, abonné du TER SCNF en PACA
Est a noté aussi que le salaire moyen d'un conducteur est plus proche de 80 € par jour que de 150 €.
Il faut rappeler que la loi sur le "service minimum" est une vaste arnaque que tout le monde a gobée comme un seul homme.
Cette loi ne crée aucun service minimum (impossibilité de réquisition des agents grévistes), et le terme n'est même jamais employé dans le texte (ni dans le titre : loi sur le dialogue social et la continuité du service public).
Tout au plus, elle crée une obligation de prévision et d'information (loi sur l'information minimum).
Encore une victoire de la communication politique sur la réalité des faits !