La France deuxième au palmarès des chemins de fer
Une étude du Boston Consulting Group compare la performance des systèmes ferroviaires en Europe.
Tous les chemins de fer européens ont été passés au crible pour aboutir à la création d’un index de la performance ferroviaire en Europe. La notation des 24 pays d’Europe analysés distingue trois groupes: les bons élèves (Suisse, en tête, puis France, Allemagne, Suède et Autriche), ensuite ceux dont la qualité de service ou le degré d’utilisation du réseau sont moyens (Finlande, Grande-Bretagne, Pays-Bas, République tchèque, Espagne, Belgique, Italie, Luxembourg, Norvège) et enfin ceux qui ne garantissent pas un niveau de sécurité suffisant (Irlande, Slovénie, Roumanie, Pologne…).
«La ponctualité des trains, la résistance aux intempéries, le service… sont souvent au cœur des préoccupations des citoyens, explique Sylvain Duranton, directeur associé au BCG et coordinateur de l’activité ferroviaire au niveau mondial. En revanche, le coût pour la collectivité du système ferroviaire n’est pas connu du grand public. Nous avons voulu mettre l’accent sur cette réalité économique alors que partout en Europe, l’argent public devient plus rare.»
L’étude du BCG rapporte donc aussi le niveau de performance des systèmes ferroviaires nationaux aux investissements publics réalisés dans chaque pays. Parmi les bons élèves dont le chemin de fer est performant, la Suisse devance tous les autres avec un investissement public inégalé: 222 euros par an et par habitant. La France dépense 70 euros seulement, l’Allemagne 80 euros et la Suède 86 euros pour un niveau de performance légèrement inférieur.
Libéralisation du rail
Les auteurs de l’étude se sont également interrogés sur l’incidence de la libéralisation du rail sur le degré de performance. «Il n’est pas déterminant, estime le BCG. Cela ne veut pas dire qu’on ne doit pas essayer de s’ouvrir à la concurrence mais plutôt que la question des financements publics a davantage d’incidence sur le service produit»
Le modèle de «gouvernance» retenu par les États pour gérer les infrastructures ferroviaires – qui fait l’objet d’un débat animé dans le secteur en France – n’est pas non plus le facteur clé de la performance d’après l’étude, qui note que les «meilleurs élèves» ont tous adopté des modèles de gouvernance différents. En Suisse, une même entité pilote le gestionnaire d’infrastructures (GI) et l’opérateur ferroviaire. L’Allemagne et l’Autriche ont placé le GI dans un holding commun avec l’opérateur historique. La France a détaché le GI dans un établissement public distinct mais lié à l’opérateur et enfin la Suède a opté pour une gouvernance totalement séparée.