Après les assises du train, organisées l’an dernier par la Région pour améliorer la qualité des transports ferroviaires en Picardie, et des rencontres régulières avec les usagers, Claude Gewerc a décidé de prendre à bras-le-corps les problèmes récurrents que sont pour les usagers l’absence de régularité et le manque capacité.
Fort de verser annuellement plus de 150 M€ à la SNCF pour le fonctionnement des TER, confronté à la colère des voyageurs, le 22 février dernier en gare de Creil Claude Gewerc voyait rouge et menaçait de suspendre les paiements à la SNCF. C’est connu quand on touche au grisbi, on est écouté ! Le président le concède aujourd’hui, les choses se sont améliorées. La SNCF de son côté annonce désormais une régularité qui dépasserait les 94 % !
Si tel est le cas, cette amélioration n’est en tout cas hélas pas aujourd’hui ressentie par les usagers, probablement consécutifs aux trains hypers bondés à certaines heures.
La réactivité n’est pas le fort de la SNCF, dixit Claude Gewerc, et de citer en exemple 17 rames pour 170 M€, commandées en 2008 ne seront livrées que l’an prochain ! « La SNCF, si on ne la menace pas, elle laisse courir ».
Dans un souci constant d’amélioration, d’attractivité et d’anticipation, pour tenter d’offrir une bouffée d’oxygène aux usagers des trains hypers bondés, la Région a voté la suppression de la première classe dans les TER. Cette mesure, uniquement pour les TER et les intercités, c’est l’État qui en est l’autorité organisatrice, sera appliquée dès le 1er septembre et permettra d’obtenir jusqu’à 10 % de places supplémentaires.
Pour avoir pris cette décision, la Région devra verser 600 000 € à la SNCF, évaluation selon cette dernière du manque de recettes consécutif à la perte de cette première classe. «Quand ils perdent ils me refacturent, mais quand ils gagnent ils oublient de me le dire» déplore Claude Gewerc.