Accident de Bretigny © MaxPPP – 2013 / Etienne Laurent
Failles dans l’entretien des voies et responsabilités individuelles : le rapport de deux experts suite à l’accident de train de Brétigny-sur-Orge accable la SNCF. Le déraillement du train Paris-Limoges avait fait 7 morts et des dizaines de blessés le 12 juillet 2013 en gare de Bretigny (Essonne).
Une fissure dans une éclisse (sorte de crochet sur l’aiguillage) n’avait pas été détectée lors des tournées de surveillance. Trois boulons s’étaient cassés ou dévissés. Il manquait également un bolon depuis plusieurs mois, L’éclisse avait pivoté, provoquant le déraillement.
Une surveillance efficace aurait sans doute permis d’éviter la catastrophe, selon ce rapport complémentaire.
Ce rapport réclamé en février 2015 par la SNCF, confirme les conclusions du rapport de septembre 2015 du Bureau d’enquêtes sur les accidents de transport terrestre (BEA-TT), indépendant à l’enquête judiciaire : un défaut de maintenance est bien à l’origine de l’accident. La veille de l’accident, un bilan technique alarmant était rédigé, les agents estimant que le directeur d’unité devait intervenir au plus vite car il constatait « de gros soucis à Brétigny ».
Le bout de voie ferrée incriminé n’a pas fait l’objet de mesures de surveillance et de remise en l’état adaptées, écrivent les deux ingénieurs.
Des erreurs de la part d’agents chargés de la maintenance sont également pointées du doigt : « une confusion des agents de la SNCF incompréhensible » a empéché la remise en état du morceau de rail défectueux, alors qu’ils avaient constaté des défauts.
Ca confirme ce que nous savions déja. Ce drame n’est pas le fruit du hasard. C’est une accumulation d’incompétences, d’insuffisances dans l’action et les controles, réagit l’avocat d’une quinzaine de victimes, Alexandre Varrod, joint par Maxime Debs.
Une enquête judiciaire est en cours
La direction de la SNCF refuse tout commentaire pour l’instant, estimant ne pas avoir toutes les données du rapport en mains. Elle devrait faire le point sur l’enquête en février.
Une information judiciaire avait été ouverte par le parquet d’Evry fin juillet 2013. Deux personnes morales sont mises en examen, la SNCF et Réseau ferré de France (RFF), toutes deux mises en cause pour homicides et blessures involontaires.
Trois cheminots, chargés de la surveillance des voies au moment du déraillement, ont par ailleurs été placés mi-janvier 2016 sous le statut de témoin assisté, statut intermédaire qui permet d’avoir accés au dossier sans être mis en examen.
Trois cheminots, chargés de la surveillance des voies au moment du déraillement, ont par ailleurs été placés mi-janvier 2016 sous le statut de témoin assisté, statut intermédaire qui permet d’avoir accés au dossier sans être mis en examen.
21 Janvier 2016 à 12:10