L’essentiel
- Le déraillement du Paris-Limoges en gare de Brétigny-sur-Orge a fait sept morts le 12 juillet 2013.
- Trois enquêtes ont été lancées pour déterminer les causes du drame, provoqué par le retournement d’une éclisse.
- Réseau ferré de France et la SNCF ont été mis en examen pour « homicides et blessures involontaires » le 18 septembre 2014.
| AFP/-
Un an et demi après la catastrophe ferroviaire de Brétigny-sur-Orge qui a fait sept morts, la Société nationale des chemins de fer (SNCF) met en doute le sérieux de l’expertise métallurgique et a demandé le 19 janvier aux juges d’instruction des compléments d’expertise.
Dans sa demande, dont l’Agence France-presse a obtenu copie, la SNCF regrette que « se contentant d’expliquer que les têtes de boulons auraient rompu par fatigue, les experts n’ont fourni aucune explication à l’absence incompréhensible des écrous sur les vis. Pourtant, le dévissage accidentel d’un écrou oxydé est techniquement hautement improbable ». La compagnie ferroviaire estime qu’« il ne peut y avoir que deux hypothèses : soit les pièces placées sous scellés ne sont pas les bonnes, soit les écrous ont été dévissés par une action volontaire ». Pour autant, « des éléments dont nous disposons aujourd’hui, notre conviction, c’est que l’acte volontaire n’est pas plausible », a rapporté un porte-parole de la SNCF. Ce qui signifie que pour la SNCF ce ne sont pas les bons boulons qui ont été mis sous scellés.
Le déraillement d’un train en gare de Brétigny-sur-Orge (Essonne) avait été provoqué par le retournement d’une éclisse, sorte d’agrafe métallique de 12 kg qui maintient deux rails consécutifs. Sur les quatre boulons qui fixaient cette éclisse au rail, trois étaient absents le 12 juillet 2013, selon les conclusions des experts judiciaires, dans leur rapport publié un an après l’accident. Les experts avaient également sévèrement mis en cause les règles de maintenance. Ce que la SNCF « conteste fermement » dans ce rapport.
« AUCUNE ANALYSE SCIENTIFIQUE »
Dans sa demande d’expertise complémentaire, la SNCF démontre, point par point, en quoi cette expertise métallurgique, commencée en mars 2014 – huit mois après l’accident – et rendue en septembre 2014, manque, à son sens, de sérieux, et comporte des « erreurs ». Elle reproche notamment le délai écoulé entre l’accident et le début de l’analyse, un lieu sali et détérioré pendant l’accident, avec des pièces qui ont alors nécessairement été abîmées, et un aiguillage retiré brutalement. La SNCF juge également, concernant les boulons, qu’il n’y a eu « aucune analyse scientifique ».
Selon la SNCF, « contrairement aux allégations des experts, les boulons de l’éclissage en cause, étaient présents sur l’éclisse, peu avant l’accident », et « la rupture n’est pas intervenue à l’issue d’un long processus de fatigue, qui aurait échappé à la vigilance des agents lors des tournées d’inspection ».
Réseau ferré de France (RFF) et la SNCF ont été mis en examen pour « homicides et blessures involontaires » en septembre 2014. Au total, quelque 4 000 pages d’expertises ont été rendues. « L’information judiciaire, qui a pour objet de permettre la manifestation de la vérité, (…) doit donc nécessairement se poursuivre par la réalisation d’un certain nombre de travaux d’expertise complémentaires », affirme encore la SNCF dans sa requête à la justice. Elle y souhaite que les experts « complètent leurs travaux en leur demandant d’apporter des réponses à une série de questions qui lui apparaissent à ce jour toujours essentielles à la détermination de l’origine de l’accident ».
Qu'est-ce que vous auriez voulu comme précision ?
à Jéronimo
Si j'en crois le billet d'origine, ce n'est pas un problème d'imprécision, c'est un défaut de communication tout court : communication pendant, communication après.
Le client qui a été ballotté de la sorte et accuse un tel retard doit avoir quelques éléments de compréhension, non ?
Certes, mais quand un train tombe en panne, le conducteur essaye de dépanner et il lui est difficile de donner un délai et des précisions sur la panne, que peu de gens comprendraient d'ailleurs.
De plus quand il est dans le "ventre de la bête" il ne peut et n'a pas le temps de communiquer.
Ce n'est pas tant au conducteur que ce repproche est fait mais bien aux "accompagnateurs" ainsi qu'aux 5 ou 6 contrôlleurs présent dans le train ce soir là.
Incapable de délivrer une information utlile, tout juste bons à se regrouper en bout de quai par peur d'on ne sait quoi…
Pour finir, en gare de Chartres, comme à chaque fois qu'il y a un problème, c'est le DESERT !
Le temps de trajet a été doublé et je n'ai pas entendu 1 seule excuse.
Totalement inexcusable et symtomatique d'une situation qui devient, malheuresement pour nous, quotidienne..
Vous n'avez pas compris que les accompagnateurs attendent justement ce que le conducteur leur dira pour informer les voyageurs.
Ce ne sont pas eux qui décident si le train va repartir.