La République du Centre, publié le 10/11/2016 à 08h02
Guillaume Pépy à Orléans encore ce jeudi. © Pascal PROUST
Guillaume Pepy, patron de la SNCF, est pour deux jours à Orléans. La journée d’hier était consacrée aux partenaires autour d’échanges, en particulier, sur le thème « La mobilité au service de la région Centre-Val de Loire ».
Ce matin, Guillaume Pepy rencontrera des associations d’usagers, interviendra auprès d’élèves ingénieurs de Polytech pour leur présenter ce que la SNCF peut leur offrir comme opportunités. Il rencontrera, par ailleurs, des représentants de start-up. Le patron de la SNCF visitera aussi le forum de recrutement où, aujourd’hui, à Orléans, 220 offres d’emploi, localisées en Centre-Val de Loire, sont proposées. Guillaume Pepy a accepté de répondre à des questions d’intérêt régional.
La SNCF a exprimé sa volonté de rénover le réseau ferroviaire existant avant de construire de nouvelles lignes à grande vitesse. Le TGV Paris-Orléans-Clermont-Lyon (POCL) a-t-il encore un avenir ? Nous ne sommes pas contre de nouvelles lignes à grande vitesse mais nous ne voulons pas en construire au détriment de la modernisation des lignes existantes.
Le POCL a pour objet d’alléger la ligne Paris-Lyon lorsqu’elle arrivera à saturation. Cette échéance est repoussée dans les prévisions… Cette échéance n’est plus prévue pour 2025-2030 mais pour 2030-2035. Elle a été retardée au regard de la faible augmentation des trafics sur cette ligne observée depuis cinq ou six ans.
Une nouvelle étude va être lancée pour choisir entre deux tracés, le médian et l’ouest. On entend souvent que SNCF réseau fait tout pour privilégier le médian… Le choix du tracé ne relève pas de la SNCF, heureusement. Il relève des élus et de l’État. Nous, nous fournissons les données utiles à la décision. Et nous sommes agnostiques. Nous n’avons pas de préférence.
La région a plusieurs projets de réouverture de lignes ferroviaires : un cas à part ? La région Centre-Val de Loire est volontariste dans ce domaine. L’État a donné son accord, des projets sont inscrits dans le Contrat de plan État-Région. La ligne Orléans-Châteauneuf doit ouvrir en 2021. C’est une priorité.
Une partie de la ligne Chartres-Orléans (Chartres-Voves) ouvrira en décembre. Et le tronçon jusqu’à Orléans ? L’arbitrage est à venir. La décision n’appartient pas à la SNCF mais à la Région.
La Région ne veut pas prendre à sa charge la ligne nationale Paris-Montargis-Nevers. Est-elle menacée de disparaître ? Les trains d’équilibre du territoire Paris-Clermont et Paris-Nevers sont sous l’autorité de l’État. Paris-Clermont est une grande ligne d’aménagement du territoire. Il y aura toujours des trains dessus. En parallèle, des discussions sont à mener entre l’Etat et la région concernant l’avenir de la ligne Paris Nevers.
La dernière convention signée avec le conseil régional prévoit des pénalités si la qualité de service n’est pas respectée… Il est tout à fait normal d’avoir des pénalités quand la qualité de service n’est pas là. Nous payons 500.000 euros de pénalités par an à la région Centre-Val de Loire. La moitié de ces pénalités est due à une ponctualité insuffisante, l’autre moitié à des annulations de trains, en cas de grève par exemple.
Le service va-t-il s’améliorer ? Nous devons faire des efforts et améliorer la qualité de service. Le réseau régional a vieilli et mérite des travaux. Nous en effectuons. Nous engageons pas moins d’un milliard d’euros pour moderniser la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (Polt) entre 2016 et 2025.
Propos recueillis par Philippe Abline