J’ai participé à la réunion de présentation du cadencement de la ligne N en novembre 2008.
J’ai pu discuter avec le représentant Transilien et avec M. Papillon.
Voici ce que m’a dit le représentant Transilien :
- Le STIF trouve que TER Centre lui demande une compensation trop importante pour les arrêts TER en Île de France. Ce problème est apparu avec le passage du STIF sous le contrôle du Conseil Régional IDF. Avant le STIF était contrôlé par l’Etat et les compensations pour les arrêts IDF des TER étaient une forme de subvention déguisée de l’Etat aux Régions.
- Le coût du voyageur Transilien est par ailleurs beaucoup plus faible que celui du voyageur TER Le STIF pourrait organiser des directs Chantiers/St Quentin/Rambouillet sans problème si les voies n’étaient pas occupées par les TER. Le coût de ces dessertes supplémentaires serait très inférieur à la même desserte organisée au tarif TER.
- Le problème des compensations pour les arrêts TER en IDF ne se pose pas qu’avec la Région Centre, mais aussi avec la Région Bourgogne.
Un rapport récent de la Cour des Comptes sur le coût des TER met le doigt sur le coût élevé du voyageur.kilomètre TER et l’incapacité pour les Région de le calculer avec précision. Malheureusement la Région Centre n’a pas été auditée.
Ce sont ces problèmes purement financiers qui expliquent les bizarreries de desserte de la gare de Rambouillet ainsi que ces TER qui s’arrêtent en IDF, mais qui sont, au moins en théorie, interdits aux Franciliens (trains marqués A et R sur les fiches horaires).
Voici ce que m’a dit M. Papillon :
- La grille actuelle est une sorte de quotte mal taillée entre contraintes du cadencement en IDF et desserte régionale au-delà de Chartres. C’est absurde de desservir Rambouillet et Versailles avec du matériel Corail et des trains origine ou terminus au-delà de Chartres… mais on a fait au mieux avec des cahiers des charges IDF et TER Centre très peu compatibles entre eux !
La grille actuelle est une mécanique trop complexe où les problèmes classiques liés à tout transport ferroviaire (conditions climatiques difficiles, suicides, feuilles mortes…) ont un impact anormalement élevé sur la régularité.
En conclusion, la ligne est victime des effets pervers de la régionalisation, de l’émiettement des donneurs d’ordre et des responsabilités. Il faudrait que la ligne soit organisée et gérée de façon rationnelle en fonction des besoins de déplacement des clients.
Une solution pourrait être la gestion de la ligne jusqu’à Chartres selon les normes « Transilien ». Cela permettrait une simplification de la tarification, une meilleure responsabilisation de la SNCF, une grille horaire plus cohérente totalement intégrée au cadencement avec une desserte de St Quentin par exemple, une meilleure homogénéité du matériel, un coût du voyageur.kilomètre plus faible…
Mais il faudrait pour cela que la Région Centre accepte de renoncer à une partie de sa souveraineté et je crains que ça soit plus difficile encore que de passer du Franc à l’Euro !
Vincent