Mercredi soir, le vice-président du conseil régional en charge des transports organisait un comité de discussion autour de la ligne SNCF Paris-Le Mans, à la suite des nombreux problèmes de ces dernières semaines.
Deux mots d’ordre : la transparence, sans langue de bois. Mercredi soir, à l’initiative de Jean-Michel Bodin, vice-président du conseil régional en charge des transports, les usagers de la ligne SNCF Paris-Chartres-Le Mans étaient invités à discuter avec les responsables locaux de l’entreprise ferroviaire.
Une quinzaine d’usagers, des élus pour beaucoup, ont répondu à l’appel. « Nous avions organisé un comité de ligne en septembre où nous avions fait état de choses qui s’étaient améliorées. Ces derniers temps, la situation a été très difficile, il fallait donc organiser cette rencontre pour apporter des éléments de réponse aux questions que se posent les gens qui empruntent la ligne », a expliqué Jean-Michel Bodin en préambule.
Mouvement social pendant trois semaines, problèmes liés à la présence de feuilles sur les voies, retards suite aux intempéries neigeuses, tel a été le lot commun des voyageurs ces dernières semaines. « Je m’associe à tous les cheminots pour vous dire que nous sommes désolés. Vous pouvez avoir l’impression que les choses ne s’améliorent pas, notamment dans ces situations récurrentes. Vous vous dites que si elles sont récurrentes elles sont prévisibles, donc pourquoi pas d’amélioration. Nous ne sommes pas restés inertes. Au printemps, nous avons bâti un plan d’action pour anticiper et minimiser les conséquences de l’automne et de l’hiver. Mais en plus, nous avons eu beaucoup de casse de matériel, c’est pourquoi ce plan n’a pas été efficace à 100 % », a dit Laurence Eymieu, directrice régionale de la SNCF.
Communiquer plus
Dans son intervention, Yvon Borri, directeur délégué du TER Centre, a expliqué de manière technique pourquoi il n’est pas possible de mettre davantage de trains, pourquoi la SNCF ne peut augmenter le nombre de rames, pourquoi ils doivent parfois supprimer des trains, pourquoi la lutte contre les feuilles sera toujours un problème…
Le manque d’information a été un leitmotiv dans les questions des usagers. « Lorsqu’il y a un problème, les usagers ne savent pas si un autre train va partir plus vite ou pas », s’agace un conseiller municipal de Droue-sur-Drouette. « Sur la communication, nous avons encore des progrès à faire. Nous y travaillons », a reconnu Laurence Eymieu. Présent au titre de vice-président de Chartres métropole, Daniel Guéret a souligné l’importance de mettre en place une compensation financière pour les voyageurs en cas de problème : « L’usager a l’impression qu’on ne fait rien pour lui et comme l’a souligné une personne du public, le patron s’en fout que le train soit bloqué par les feuilles. » La directrice régionale a garanti que la possibilité d’une compensation serait examinée avec la direction nationale.
Du matériel restreint
La ligne mesure 148 kilomètres entre Nogent-le-Rotrou et Paris. Elle est divisée en deux zones, l’une dépendant de la région Centre, l’autre de la région parisienne. Chaque jour, en semaine, 71 trains circulent sur cette ligne. Pourtant le matériel roulant est soumis à des règles d’entretien strictes. « On sait produire l’ensemble des trains avec une ou deux rames en moins. Au-delà, ce n’est pas possible. Nous devons donc arbitrer entre des compositions réduites ou la suppression de trains. Et lorsque nous supprimons des trains, je n’ai pas le matériel nécessaire pour augmenter le nombre de rames des autres », précise Yvon Borri.
D’ici 2012, une rame récupérée de Picardie viendra compléter le parc. Du matériel dernière génération sera également livré en 2013 et en 2014. « Pour autant, nous n’augmenterons pas le nombre de trains puisque le trafic en Ile-de-France est saturé », ajoute Laurence Eymieu. L’été dernier, la transformation de rames de fret en parties voyageurs a été étudiée. « Mais les coûts et les délais ne permettaient pas de répondre aux problèmes. »
Cindy Roudier
Idem pour le train suivant arrivant à 08H30.