La SNCF va devoir soigner ses services en Ile-de-France

DECRYPTAGE 9 milliards d’euros vont être investis par la Région pour améliorer le confort des RER et les autres trains franciliens. Le contrat validé demain par la SNCF l’oblige à soit réduire les retards, soit payer un malus important. 

Ce mercredi matin, le conseil d’administration de la SNCF devrait voter le nouveau contrat quadriennal avec la Région Ile-de-France : concrètement, la façon dont 3,5 millions de Franciliens vont être transportés jusqu’en 2015 est désormais planifiée.

Pour les quatre prochaines années, la Région va débourser 9,6 milliards d’euros pour l’exploitation quotidienne de ses trains et RER. Près de 3 milliards d’euros seront consacrés à la rénovation et la modernisation des trains et des espaces dédiés aux voyageurs – ce que Guillaume Pepy, le président de la SNCF, réclame depuis des années et surnomme « le Grand Plan des petits travaux », avec un budget qu’il estime à 200 millions d’euros pour chacune des 5 lignes de RER.

Un système de bonus-malus plus contraignant
La Région, alertée par les très nombreuses plaintes des usagers, asphyxiés matin et soir dans les RER et les trains de banlieue, a décidé de durcir le ton. Un vrai système de bonus et de malus a été mis au point: « l’incitation à la réalisation de l’offre et à la ponctualité » passe de 11,3 à 26,6 millions d’euros. Et cette fois, la ponctualité est mesurée différemment : les heures creuses et les heures de pointe sont enfin distinguées, et la SNCF ne peut plus supprimer de trains pour améliorer sa régularité (quand il y a un incident sur une ligne, l’opérateur préfère ne pas mettre plus de trains dans un système déjà bloqué).
Quant à l’opinion des voyageurs, elle sera beaucoup plus souvent prise en compte, en particulier pour la qualité de leur accueil et la propreté – un sujet extrêmement épineux en Ile-de-France.

Plus d’agents dans les gares
Enfin, à la différence de la RATP, qui a signé son propre contrat avec l’Ile-de-France le mois dernier, la Région a exigé de la SNCF qu’elle renforce considérablement la présence d’agents dans les gares, ce qu’elle fera avec un budget de 24 millions d’euros par an (soit l’embauche de 170 agents directement en contact avec le public, et d’une centaine d’agents affectés à la SUGE, la police ferroviaire).
Les négociations ont duré tout l’hiver, et ont été semblent-ils extrêmement tendues, comme l’expliquait Pierre Serne, le vice-président de la Région en charge des Transports, dans un entretien exclusif à Challenges.

 

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