Par Gabriel Vedrenne et Pascal Berthelot, Europe 1
Publié le 27 mai 2014 à 07h17 Mis à jour le 27 mai 2014 à 07h30
BUG ET RE-BUG – Le rapport d’enquête montre que le problème avait été repéré dès 2011. Et que certains quais, rénovés entre-temps, devront eux aussi être rabotés.
L’info. Des trains neufs trop larges pour toutes les gares ? « Il n’y a pas eu d’erreur dans les commandes », a affirmé lundi le secrétaire d’État aux Transports, Frédéric Cuvillier, après avoir reçu le rapport qu’il avait demandé à la SNCF et à Réseau ferré de France (RFF), le gestionnaire du réseau ferroviaire français. Pourtant, on apprend à sa lecture deux autres bévues : non seulement le problème a été identifié dès 2011 mais en plus certaines gares, pourtant rénovées après la découverte du problème, ne peuvent toujours pas accueillir ces nouveaux trains. Et leurs quais devront donc être encore rabotés.
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Du retard à l’allumage. Le problème de ces TER trop larges, qui nécessiteront des travaux dans 1.300 gares pour un coût estimé de 50 millions d’euros, a été identifié en 2011. Or, les discussions avec les fabricants ont débuté en 2007et les commandes de nouvelles rames ont été entérinées en 2009. Il a donc fallu attendre quatre années pour se rendre compte de ce problème de largeur des trains. Et pendant les quatre années suivantes, le problème a été ignoré : RFF refusait de régler la facture et renvoyait la balle à la SNCF, qui lui rendait la pareille.
Double rénovation pour certaines gares. RFF a donc été prévenu en 2011 et, pourtant, il a continué à faire des travaux, des aménagements dans les gares, sans tenir compte de la largeur des nouveaux trains régionaux. Résultat : il va falloir raboter des quais dans des gares toutes neuves mais qui n’ont toujours pas la taille suffisante pour faire passer ces trains.
Le ministre des Transports affirme que trois ou quatre gares sont dans ce cas. La SNCF, elle, n’en a répertorié qu’une seule pour l’instant : la gare de Sausset les Pins, dans les Bouches du Rhône, sur la ligne entre Marseille et Miramas.
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Ces errements que le rapport confirme. Au-delà de ces nouveaux problèmes, le rapport remis à Frédéric Cuvillier a confirmé deux lacunes de taille. La première concerne RFF : censé construire et entretenir le réseau ferroviaire, il ne dispose pas d’un inventaire complet des lignes. « Le rapport relève quelque chose d’assez curieux (…), RFF n’a pas de registre complet et à jour de l’ensemble de l’infrastructure », a relevé le ministre, avant de demander la création d’un « registre national de l’infrastructure » ferroviaire.
Après RFF, c’est au tour de la SNCF de se voir reprocher une bévue de taille : lorsqu’elle commande de nouveaux trains, la compagnie ferroviaire ne réalise pas d’études pour mesurer leur impact sur les voies et les gares. De telles précautions seront désormais obligatoires.