Pas mieux en Belgique et aux Pays-Bas!

Pour atténuer un peu l’affaire des quais trop larges pour les nouveaux TER… Petit retour sur l’affaire du train à grande vitesse FYRA entre Bruxelles et Amsterdam:

Bruxelles-Amsterdam : le train fantôme

Le Point.fr – Publié le 21/01/2013 à 20:30 – Modifié le 22/01/2013 à 07:29

Fiasco industriel, le train Fyra, qui devait relier la capitale belge à Amsterdam, déclenche colère et embarras en Belgique et aux Pays-Bas.

De notre correspondant à Bruxelles,

Belges et Néerlandais l’appellent « le train de la honte », « le train de la poisse », ou encore « le train de la discorde ». Un peu plus d’un mois après sa mise en service, le Fyra – un nom censé rappeler les notions de fierté et de confiance – est, quoi qu’il en soit, devenu un train fantôme : il est interdit de rouler jusqu’à nouvel ordre.

L’histoire du Fyra concentre toutes les erreurs. Sa courte existence s’attire toutes les critiques. Fruit d’une collaboration entre les chemins de fer belges et néerlandais, ce train blanc et rose qui roule entre Bruxelles et Amsterdam ne s’arrête pas à La Haye, au grand dam des nombreux fonctionnaires néerlandais qui travaillent dans la capitale administrative des Pays-Bas, et des fonctionnaires internationaux, employés de la Cour pénale internationale, du TPIY et de la Cour internationale de justice, qui font de cette ville la capitale mondiale de la justice.

Selon la pub, le Fyra incarne « une nouvelle façon de voyager ». Quiconque pénètre dans ses voitures aux fauteuils rouge vif se demande bien ce qu’il y a de nouveau : pas la vitesse – 2 h 1 pour couvrir 300 kilomètres, soit à peine moins que son concurrent, le Thalys – ni l’équipement. Ah, le prix bien sûr ! Un trajet Amsterdam-Bruxelles coûte deux à trois fois plus qu’avec le défunt train « Benelux » qui reliait les deux capitales en trois heures, mais qui a été remisé au hangar pour ne laisser aux usagers le choix qu’entre deux liaisons « rapides » et onéreuses.

« Ras le bol »

Techniquement, le Fyra, fabriqué par l’italien AnsaldoBreda, a multiplié les pannes : problèmes d’ouverture des portes aux arrêts dans les gares, plus de la moitié des rames affichant d’importants retards. Quand vendredi dernier, après avoir récupéré sur une voie une partie du capot qui s’était détachée de la locomotive, les autorités belges ont décidé d’interdire le Fyra sine die, personne n’a donc été surpris. Sur les réseaux sociaux et dans les universités d’Amsterdam, d’Utrecht ou d’Anvers, qui abritent nombre d’étudiants à cheval entre la Belgique et les Pays-Bas, la joie d’en finir, même provisoirement, avec ce train de tous les défauts a rapidement été suivie d’interrogations sur l’avenir.

Le gouvernement néerlandais, bien embarrassé par ce train dont il niait les problèmes avant qu’ils ne s’imposent, a donné trois mois à l’italien AnsaldoBreda pour trouver des solutions définitives à tous ces manquements. « Ces problèmes techniques étaient inattendus », a répondu le constructeur, malgré des informations parues dans la presse belge sur les défauts de conception des locomotives, ouvertes au vent glacial qui gèle les parties mécaniques. « Ces excuses me laissent bouche bée. J’en ai simplement ras le bol d’AnsaldoBreda », a lâché Marc Descheemaecker, administrateur délégué de la SNCB, qui envisage de casser le contrat de 63 millions d’euros pour les trois trains commandés et pas encore livrés.

Tortillard

« Les problèmes sont la conséquence de choix politiques », affirme de son côté le puissant syndicat néerlandais FNV Spoor, qui dénonce l’absence de concertation avec les autorités belges lors de la création de la ligne à grande vitesse, et qui pointe du doigt le choix du constructeur le moins cher, mais doté de peu d’expérience en matière de grande vitesse. Confrontés à une grogne montante des usagers qui n’ont plus le choix qu’entre le Thalys – très cher – et des lignes de bus bon marché qui mettent jusqu’à cinq heures pour faire Bruxelles-Amsterdam, les chemins de fer ont promis de mettre en place « le plus rapidement possible » un système de navettes qui s’apparente tout de même à un tortillard. À l’heure actuelle, il n’est pas question de remettre en service le train Benelux.

Le site Wikipedia a déjà tranché sur ce véritable fiasco industriel et catastrophe pour le porte-monnaie en parlant désormais du Fyra… à l’imparfait.

 

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