Le rapport qui montre que la SNCF déraille

Le Bien Public 17/11/2017 | | | | | |
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Ce rapport tombe mal pour la SNCF au moment où le gouvernement planche sur une vaste refonte du modèle ferroviaire français. L’Arafer (Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières) a publié hier son premier bilan du transport ferroviaire de voyageurs. Premier constat : le train n’arrête pas de perdre des parts de marché. Grâce au développement du TGV et des TER, la part du train dans les déplacements était passée de 7,1 % en 1995 à 10 % à la fin des années 2000. Mais la tendance s’est inversée depuis 2011 et la part du train est retombée à 9,2 %. Les Français ont de plus en plus recours à la voiture, à l’avion et à l’autocar. Ils continuent de prendre le train plus que les Allemands ou les Italiens, mais la part du ferroviaire décroît en France alors qu’elle augmente dans les pays européens voisins. Le TGV stagne, le TER et les Intercités plongent Le nombre de passagers transportés au kilomètre a encore diminué de 1 % en 2016. Le train souffre de la concurrence des autocars interurbains, de la voiture particulière avec l’essor du covoiturage et même de l’avion.Souvent critiquée pour le prix élevé de ses billets, la SNCF fait des efforts tarifaires avec les TGV low-cost Ouigo qui visent 25 % du trafic grande vitesse en 2020 et l’abonnement illimité TGV Max (79 euros par mois) qui a séduit 90 000 jeunes voyageurs. Pourtant le nombre de passagers dans les TGV stagne (+ 0,1 % en 2016). Les TER, Intercités et trains internationaux sont en chute libre.Sur les 3,2 millions de voyageurs transportés chaque jour par la SNCF, neuf sur dix utilisent les trains du quotidien. Les TER et le Transilien sont désormais une priorité.Ces trains du quotidien sont ceux dont la qualité est la plus dégradée. L’Arafer publie des statistiques inédites sur le nombre de trains annulés, pas seulement en période de grève. Chaque jour, près de 350 trains sont supprimés, soit 5 % des 6 700 trains qui circulent quotidiennement. En moyenne, 11 % des trains arrivent avec un retard supérieur à six minutes.Le rapport du gendarme des transports met aussi le doigt sur le déséquilibre économique et financier qui menace l’avenir du secteur. Pour chaque kilomètre parcouru en TER ou en Transilien, le passager paie en moyenne 6,5 centimes et le coût pour la Région s’élève à 23,3 centimes. Malgré le prix élevé des billets, le modèle économique du TGV est structurellement déficitaire. En 2015, la SNCF a versé 1,7 milliard d’euros de péages pour faire rouler ses TGV sur les lignes à grande vitesse, soit 38 % des revenus du TGV. Luc Chaillot

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